Matritech, fière entreprise québécoise avec 35 ans d’expertise, se spécialise dans la fabrication de composantes et d’assemblages métalliques complexes de moyennes et grandes séries.
Nos produits se retrouvent dans des secteurs stratégiques comme les produits récréatifs, le transport terrestre, l’électrification des transports, l’éclairage et l’énergie.Notre équipe est composée de 116 employés, dont 21 travailleurs étrangers temporaires (TET) en provenance des Philippines, possédant une formation technique et plusieurs années d'expérience dans leurs domaines. Ces talents essentiels participent activement à la vitalité et à l’innovation de notre entreprise.
Leur contribution est d’autant plus cruciale dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre spécialisée, un défi que nous affrontons depuis plus de 10 ans. Cette année, nous avons accueilli cinq familles de ces travailleurs et espérons continuer sur cette lancée.
Face à la rareté de la main-d’œuvre locale, nous avons, dès 2018, ouvert nos horizons au recrutement international. Ces travailleurs étrangers occupent des postes clés dans nos opérations : pliage de précision, soudure robotisée, estampage, outillage et électromécanique. Ils représentent 18 % de notre effectif total, dont 32 % au sein de notre équipe de production. Leur engagement joue un rôle clé dans notre croissance, notamment grâce aux heures supplémentaires essentielles pour répondre à la demande croissante et aux délais de livraison serrés de nos clients.
Cependant, les nouvelles règles fédérales et provinciales sur les travailleurs étrangers temporaires menacent la stabilité de nos opérations et, plus largement, l’économie de notre région manufacturière.
Voici les principaux changements qui nous préoccupent:
• Réduction du quota maximal : le pourcentage de travailleurs étrangers temporaires (TET) pour des postes à bas salaires passe de 20 % à 10 % des effectifs totaux. Cette baisse importante entraînera la suppression de 8 % de nos travailleurs étrangers, compromettant notre capacité à répondre aux demandes clients et freinant notre croissance, ainsi que celle de l’industrie en entier.
• Augmentation du seuil de salaire médian : le seuil de « haut salaire » passe de 27,47 $ à 32,96$ l’heure.
• La durée de validité des permis de travail a été réduite : pour les postes à bas salaires, elle passe d’une période de deux à trois ans à seulement un an, ce qui alourdit les démarches administratives pour les entreprises et les gouvernements, déjà confrontés à des défis pour répondre à la demande.
• Suppression du financement des cours de francisation : la fin du financement des cours de français, auxquels nos travailleurs participent actuellement 3 à 4 heures par semaine, complique leur intégration linguistique et culturelle.
• Diminution des permis de travail et pause sur les demandes de CSQ, rendant plus difficile pour ces travailleurs et leurs familles d’obtenir une résidence permanente.
Ces mesures, prises sans consultation, ignorent la réalité des régions à faible taux de chômage où la main-d’œuvre locale est insuffisante. Pour plusieurs entreprises comme la nôtre, le recours aux travailleurs étrangers temporaires (TET) n’est pas un choix, mais une nécessité. Investir dans leur intégration, leur formation et leur installation représente déjà des coûts importants, et ces nouvelles restrictions menacent directement notre compétitivité.
Contrairement aux idées reçues, les travailleurs étrangers temporaires (TET) soutiennent l’automatisation et l’innovation. Leur expertise permet d’exploiter nos équipements avancés et de renforcer nos efforts en optimisation technologique, contribuant à notre ADN d'innovation et d'excellence.
Pour garantir la pérennité de nos entreprises et la stabilité de l’emploi, nous demandons:
• Un ajustement des quotas : réduire progressivement le quota maximal de travailleurs étrangers temporaires (TET).
• Que les travailleurs étrangers temporaires (TET) qui sont déjà à l’emploi au pays puissent renouveler leur permis de travail sans contraintes. Appliquer ces nouvelles mesures que sur les demandes de nouveaux permis de travail seulement.
• Une révision des seuils salariaux : tenir compte des réalités régionales pour établir les salaires.
• Un retour à des permis de travail valides pour 2-3 ans, afin de réduire les démarches administratives.
• Le rétablissement du financement pour les cours de francisation, un pilier essentiel à l’intégration.
• Le maintien des demandes de CSQ, permettant aux travailleurs et à leurs familles d’obtenir leur résidence permanente.
La survie de nos entreprises, de milliers d’emplois et l’avenir de nos travailleurs étrangers temporaires dépendent de décisions éclairées et responsables. Nous appelons à une discussion ouverte afin de construire ensemble un modèle d’immigration temporaire qui réponde aux besoins réels de notre industrie et de notre société.
Nous encourageons toutes les entreprises ayant les mêmes enjeux que nous à communiquer ouvertement leurs inquiétudes face à ces nouvelles règles imposées par les gouvernements fédéral et provincial.
Protégeons nos entreprises. Soutenons nos travailleurs. Garantissons l’avenir de nos régions.